Ma soeur s'est lancée dans la lecture des lignes de la main. Tout a commencé à Jumbo score. Dans un des rayons du bureau de tabac, elle a trouvé un livre au niveau intellectuel très réduit proposant des test complètement bidons. Un magazine pour adolescentes pas très développées (oui, je sais ce que vous allez me dire : mais tu les as lu toi aussi ! RAAHH !!! Ne me rappelez pas cette triste période de ma vie !!!). Et à l'intérieur, devinez quoi !?!? Il y avait une sorte de guide de la lecture dans la main. Vous savez, ces espèces de condensé de bouquin super compliqués de 500 pages qui tiennent dans deux feuilles de papier glacé avec des mots pas trop compliqués de préférence parce qu'à cet âge là c'est pas très intelligents ces petites bêtes.

  houlala ! Quel cynisme !

  Excusez c'est la fatigue. La fatigue et aussi le ras-le-bol de ces magazines débiles.

  Donc, pour en revenir à notre sujet principal, voilà que ma soeur débarque dans ma chambre en plein chapitre 3 (à moins que ce ne soit le 2...) et me demande de lui donner ma main.

  Et, si l'on s'en fit au magazine, je n'aurais pas d'enfants.

  Bof, tant pis. De tte façon, je n'en voulais pas. Eh, ouais, les enfants... non merci. Ah, je viens de choquer toutes une partie de la population féminine et masculine tout en reniant des générations et des générations d'instinct maternel.

  Rassurez-vous,  il n'y a pas deux ans, j'en voulais cinq des enfants, 4 filles et un garçon. J'avais même déjà trouvé les noms. Mais, depuis peu, je me rends compte qu'élever un enfants, c'est une responsabilité trop grande pour moi. Je veux dire... c'est une vie, une entité qui pense et qui ressent, c'est pas comme si je faisais pousser une plante, allez hop un peu d'eau, allez hop un peu d'engrais de temps en temps et c tt. Une mère, pour un enfant, c'est la main qui modèle l'adulte. Je ne suis pas entièrement freudienne (genre tt rapporter au sexe très peu pour moi), mais s'il y a un point sur lequel je suis d'accord avec notre ami Sigmund, c'est que l'enfance est l'étape de la vie conditionnant l'âge adulte.

  Vous réalisez l'importance de la responsabilité ? Non, c'est trop pour moi. J'aurais trop peur de rater quelque chose, de foutre une vie en l'air...

  Et puis le truc c'est que je déteste être détesté. Or un parent est toujours détesté par son enfant. J'ai détesté ma mère, j'ai détesté mon père, mais que mon enfant puisse me détester... rien que d'y penser j'ai l'impression que quelque chose se coince dans ma gorge.

  Je n'aurais donc pas d'enfant. Je ne me sens pas capable d'assumer ça.

  Mais peut-être que finalement tout ça est très hypocrite...

  Peut-être que tout ça c'est des excuses que je me suis trouvé pour me consoler le jour où j'ai compris que j'allais finir vieille fille à moitié folle et complètement paranoïaque. Et à ceux dont le premier réflex serait de s'écrier : "Mais non voyons, il ne faut pas dire ça !" d'une horripilante voix douceureuse, je les préviens tt de suite que ce n'est pas la peine de gaspiller leur salive.

  Je SAIS que je finirai vieille fille (et même vierge si ça se trouve ! -pitié pas ça !!!!) ! C'est comme ça, je le sais. Non seulement j'ai un terrain génétique hyper bien préparé, mais en plus j'ai compris il n'y a pas longtemps que je n'étais pas faite pour vivre avec un homme. Je ne suis même pas certaine d'être faite pour vivre avec des gens ! Non, sans blague ! Je suis en train de devenir une associable !

  J'ai tellement peur d'être détestée que quand je suis avec des gens que je rencontre pour la première fois, ou avec qui je n'ai que très peu de liens, je n'ose même pas ouvrir la bouche de peur de passer pour une conne, ce que je suis probablement par ailleurs.

  Mais voilà, je suis comme ça. Complètement enfermée dans la bulle de mon imagination. POur moi le monde serait parfait s'il se résumait à une feuille de papier. Je peux vous garantir que si ce que j'écrivais pouvais prendre vie, le monde serait bien plus agréable à vivre. POur moi en tt cas. Parce que finalement, écrire c'est juste un moyen de m'échapper, de donner une forme à mes rêves. C'est pourquoi des fois il m'arrive de me dire que si un génie me proposait d'exaucer trois voeu, après lui avoir demandé de m'arranger un peu les fesses, je lui demanderais de faire que je sois l'héroïne d'une de mes histoire. La plupart de mes personnages (principaux) n'ont pas eu une vie facile. En fait, à bien y réfléchir, le seul personnage à peu près principal à avoir eu une vie facile, je l'ai inventé aujourd'hui (il s'appellle Jimmy et il est adorable. J'aime bien les personnages adorables^^) et encore ! Il n'était même pas prévu à la base dans le scénario celui-là, j'avais juste besoin d'un chéri pour une fille buveuse de sang. Mais, finalement, tous ces personnages, il se passe quelque chose dans leur vie, et après il sont heureux. j'aime les happy end.

  Et le problème avec moi, c'est que je ne crois pas en l'amour. On voit tellement de rupture, tellement de divorce, tellement de couple dont on pensait qu'ils dureraient toujours et qui finalement se séparent... Et là on se dit : ben merde alors ! Ils étaient pas censés s'aimer pour toujours ces deux là ? L'amour c'est quoi s'il doit uniquement durer deux mois ou un an. Pour moi l'amour ça doit être plus fort que ça. Et ça c'est un discours idéaliste. C'est pour ça que je n'y croit plus. Ou en tout cas plus autant qu'avant. C'est peut-être pour ça que je ne suis pas faite pour être avec un homme. Pour ça et encore à cause de ma fichue manie d'avoir peur d'être détestée. Tellement peur que j'en deviens conne, que je suis pas moi même. C'est toujours comme ça avec un mec qui me plais.

  Est-ce que je suis déjà tombée amoureuse ?

  Je pensais que oui, mais, avec le recul, j'ai bien l'impression que non. Ce devait être de l'attirance, parce que ça ne correspond en rien à l'idée que je me fais de l'amour. Et puis j'ai tellement été déçue que maintenant je ne veux plus tomber amoureuse. ça sert à quoi de désirer ce qu'on aura jamais ? A rien et ça fait du mal.

  Le paradoxe là-dedans, c'est que j'ai beau croire que le vrai amour n'existe pas, dans mes histoires je le crée, je lui donne une forme. Juste un petit défi personnel lancé à la réalité. Parce que, dans mes histoires, c'est moi qui contrôle, c'est moi qui ai les clés de la logique, du hasard et de la vérité. Le monde est comme je veux qu'il soit et, quand tout vous échappe dans la réalité, ce pouvoir sur le papier a quelque chose de consolant.

  Voilà, vous savez tout maintenant. C'est la première fois que je m'exprime ainsi et autant sur ce blog ou même de ma vie.

  En Afrique du Sud, une amie m'a dit, après que j'ais fait une crise de larme complètement incompréhensible : "Si tu continue comme ça tu vas finir toute seule Charlène".

  Oui, mais, ça, je l'avais déjà compris depuis longtemps.