• Petit extrait numéro deux

    Petit extrait du premier chapitre. Le tout début.
      Je n'ai toujours pas pris de décision, mais je vous le mets quand même ^^

      n'hésitez pas à me donner votre avis

    Chapitre I : Vie parallèles
     
                                                                                                        *
                                                                                                      *   *
     
    Ce livre commence tout comme commença le premier jour du monde ainsi que tous les jours qui lui ont succédé jusque là : par un levé de soleil.
      Il fut une nuit, il fut un matin.
      Parole désuètes, déplacées et sans intérêt car, dans le monde sur lequel se levait ce premier levé de soleil, on ne croyait ni à Dieu, ni aux Dieux, quoique ou qui que puisse dissimuler cette appellation. On ne croyait pas plus aux forces mystiques, on ne cherchait pas à émettre de ridicules hypothèse sur la mort et sur ce qu'il pouvait bien y avoir après.
    Parce que dans ce monde, on ne croyait qu'à la vie. Seule la vie comptait. La leur, celle des autres, celle de tous. On croyait également à l'existence, à la force de toute chose.
    Dans ce monde, on n'admettait qu'une unique supériorité : la nature.
    Elle contrôlait toute leur vie. Leur comportement, leurs habitudes, leurs état d'esprit. Tellement supérieure à eux, mais, en même temps, tellement égale à eux. Ils étaient la nature, la nature était eux. Semblable à une même entité dans différents corps.  Etrange conception de ce qu'est une supériorité. Mais il nous faut les comprendre : la nature leur donnait naissance, ils donnaient naissance à la nature. Cela constituait un cycle qu'ils respectaient plus que tout. Etant né de la nature, ils en avaient la sensibilité. Ce qui pouvait toucher cette dernière, pouvaient les toucher eux. Elle était leur mère, leur protectrice, leur nourrice, leur force, leur énergie.
    Elle était tout.                                      
    Dans ce monde, nulle interrogation inutile, nulle inquiétude sans lendemain, nul tracas injustifié. Il n'était pas dans leur personnalité de s'enfermer dans une bulle de questions. La vie déferlait sur eux, les emportait et ils se laissaient guider, prenant les choses comme elles se présentaient à eux. Certains pourraient y voir là de l'insouciance, d'autres de la sagesse. Ces derniers auraient raison. Le sage poursuit sa voie sans s'attarder sur le plus petit cailloux du chemin. L'insouciant s'arrête au moindre scrupule, tergiverse sur un pétale fané, revient sur ses pas, prend tant et plus de temps pour atteindre son but, du moins si, entre temps, il ne s'est pas perdu.
    Il est probable que cette conception de la vie puisse vous échapper. Cela est bien dommage, mais qu'importe, ils ne vous en demandent pas tant. Peut-être qu'au cours de l'égrènement des prochaines pages saisirez-vous plus aisément la mentalité des habitants de ce monde.
    Pour l'heure, suivez simplement les rayons couleur or rose que ce premier levé de soleil projetait sur la cime de l'immense forêt encore endormie Une forêt bien plus vaste que ce que vous pourrez jamais imaginer. Si vaste qu'elle pourrait recouvrir tout un continent. Véritable explosion de vert de tout ton. Emeraude, anis, marin, citron... tant et tant de verts nuancé, à cette heure matinale, par le dégradé des étincelles de lumière rose et orange. Une forêt que la rosée faisaient briller tel un diamant.
    Les rayons de soleil se reflétaient dans les rivières perdus dans la végétation. Les oiseaux survolaient cet Eden terrestre avant de plonger en piquet pour retrouver la sécurité de leur nid. Les biches accompagnées de leur faon turbulent gagnaient les clairières à l'herbe grasse. Les lapins pointaient le bout de leur museau hors de leur terrier. Les fleurs  s'ouvraient à ce jour nouveau. Les papillons se libéraient de la prison de leur chrysalide pour sécher leurs ailes et voler enfin vers le soleil. Les écureuils, sur les hautes branches des chênes, entreprenaient un nettoyage minutieux de leur panache comme s'il cherchaient à se débarrasser de tout le sommeil encore emmêler dans leur fourrure.
    La forêt s'éveillait avec ce premier levé de soleil. Ce monde en  avait connu tant d'autres. C'était une mécanique parfaitement rodée. Les animaux nocturnes cédaient leur place aux animaux diurnes. D'abord les poissons des eaux vives, puis ceux des lacs et des étangs. Les herbivores en même temps que les plantes des sous-bois et des clairières ensuite. Et, plus tard dans la journée, les insectes feraient leur apparition,  dès que toute la rosée aurait complètement séché. 
    Le chants des oiseaux accompagnait ce lent éveil de la nature, pépiement aigu, modulé, mélodieux. Il semblait dire : « debout là dessous ! Une nouvelle journée commence ! Il y a beaucoup à faire ! Debout la dessous ! »
    Alors tous sortaient de leur léthargie nocturne.
    Au cœur de cette forêt sur laquelle pesait encore le poids d'une longue nuit, de massifs arbres, d'une taille cinq fois plus haute que celle des chênes, larges comme cinq baobabs, sentaient le soleil caresser leurs branches et leurs feuilles tandis que, au plus profond d'eux même, leur sève se réchauffait. Les gouttes de rosée luisaient sur les plus hauts ponts de lianes mais l'épaisseur du feuillage était telle que la lumière n'avait pas encore atteint, à l'aube de ce nouveau jour, les sous-bois recouverts d'un épais tapis vert. Pourtant, dans les parties basses, un drôle d'être ailé s'occupait déjà de souffler les unes après les autres les flammes vertes et bleues des lanternes de quartz en les embrassant simplement du regard. Sur les passerelles et dans les jardins suspendus, on pouvait déjà voir des oiseaux  et des écureuils débarrasser , dans un ballet parfaitement réglé, les feuilles tombées durant la nuit pour les jeter vers les sous-bois. Des murmures commençaient à se faire entendre dans les logis supérieurs que la lumière du soleil touchait en premier et, dans quelques secondes, des fleurs disséminée à tous niveaux s'épanouiraient en émettant une mélodie douce, à peine audible pour vous, parfaitement claire pour eux.
    Assahal, la deuxième cité des Fées, s'éveillait elle aussi.

     


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